Avertissement : l’auteur de ces lignes tient d’avance à présenter ses excuses au gouvernement brésilien et à son peuple, ainsi qu’à tous les amoureux de ce pays si plein de charme dans lequel il n’a jamais mis les pieds.
Le petit homme brun en pantalon noir et bras de chemise blanche vint s’accouder à la rambarde de la terrasse paysagère avec piscine privative qui agrémentait sa vaste suite présidentielle. Il grimaça un sourire et contempla le magnifique paysage qui s’offrait à lui depuis le dernier étage de l’Ipanema Palace, l’un des plus luxueux hôtels de Rio de Janeiro. L’Atlantique étincelait au soleil couchant, qui teintait d’orange les immeubles du front de mer et dorait la plage parsemée de corps jeunes, bronzés et passablement trafiqués.
Les forces de l’ordre chargées de sécuriser le quartier, le plus riche de la ville, étaient à peine visibles malgré leur nombre impressionnant. En plus des 80 hommes de la sécurité présidentielle française, il fallait compter au moins 1500 policiers brésiliens en uniforme et en civil. Les toits des bâtiments environnants étaient tous occupés par des guetteurs et des tireurs d’élite. Au large croisaient un aviso français et quatre vedettes de la marine brésilienne, tandis que deux hélicos sillonnaient le ciel mauve. Le premier Carioca qui oserait un geste menaçant serait aussitôt appréhendé…ou abattu sur place.
A l’angle de la terrasse, le petit homme avait une vue plus large sur la bruyante cité, dominée par son fameux « Pain de Sucre » et le Christ en béton du Corcovado. Il aimait cette ville agitée, frimeuse, un peu vaine, où l’insolente réussite des uns tutoyait la misère crasse des autres, avec ces favelas, si riantes et si colorées quand on les considérait à bonne distance. Après tout, il se trouvait bien des touristes en mal de sensations fortes pour visiter ces taudis tout en pentes et ruelles dangereuses. La vie et la mort, le luxe et la pauvreté, entremêlées dans une lutte où l’avenir appartenait aux plus chanceux et aux plus malins. C’était un univers dans lequel il était à l’aise. Un monde de violence et de succès tapageur fait à sa mesure.
Après quarante-huit heures de voyage et de visites officielles, le petit homme allait enfin pouvoir souffler. Le président Lula da Silva ne lui avait fait grâce d’aucun des aspects du « miracle brésilien » : usines high tech, plate-forme pétrolière, projets « écolo » de conquête de l’Amazonie (on allait continuer à défricher sauvagement et spolier les Indiens, mais en investissant dans l’agriculture bio). La France avait pu vendre des avions de combat, des systèmes de communications, une nouvelle centrale nucléaire et des Airbus, et importerait en échange toujours plus de produits brésiliens à bas prix qui engraisseraient quelques firmes bien de chez nous.
«Bonne journée », se dit le petit homme. Il avait bien bossé. Tant pis pour ce qu’en diraient les grincheux. Les journalistes accrédités pour le suivre se chargeraient de saluer ses qualités de décideur, et gommeraient comme d’habitude les nombreuses fautes de syntaxe de ses discours. Celui de Brasilia allait entrer dans les annales :
« Je le dis comme je le pense…[hochement de tête et regard de côté, voix basse et air grave]…il n’y a pas d’alternative…il faut moraliser le capitalisme ! »
En ces temps de crise mondiale et de contestation généralisée d’un système pourri jusqu’à la moelle, un bon virage à gauche, même purement verbal, ne pouvait pas faire de tort.
« Il est inadmissible…[doigt menaçant, et hochement de tête renforcé]…que certains aient profité abusivement du travail et de la confiance des autres…il est temps de faire œuvre de justice, et de punir les brebis galeuses ! »
L’ex-trotskyste Lula da Silva, converti aux joies du social-libéralisme, en était resté ébahi. Bien entendu, les conseillers Charles Guéhaut et Henri Nagant s’étaient empressés de sortir leurs portables pour rassurer les pontes de l’UEDF et toutes les grandes fortunes qui avaient soutenu Lucas Zarkos dans sa conquête du pouvoir. Ce n’était là, comme dans bien d’autres occasions, que rodomontades et poudre aux yeux. Tout au plus quelques boucs émissaires du monde de la finance allaient-ils trinquer symboliquement, c’est-à-dire quitter leur poste sous les huées médiatiques, avec de confortables indemnités. Il fallait bien rester en phase avec un pays en ébullition sociale. Lucas Zarkos devait également faire parler de lui avant le prochain sommet du G20 qui allait se tenir à Londres. Depuis quelques temps, les gazettes n’avaient d’yeux que pour le nouveau président américain, un grand échalas mulâtre à la voix de crooner du nom de Jack O’Hara, de père irlandais et de mère ougandaise, qui se targuait lui aussi de faire du « social ».
Le petit homme était épuisé. Consultant sa montre, il réalisa qu’il ne lui restait qu’une demi-heure avant de recevoir ses invités, ces deux journalistes fayots que Fantômarx avait enlevés et humiliés. Il leur avait promis une entrevue intime, sans chichis ni garde du corps. Seule déception pour eux, l’absence de la première dame de France. La diaphane et photogénique Carola Biondi-Zarkos avait dû interrompre son séjour au Brésil pour filer dare-dare en Italie où sa maman avait quelques ennuis de santé. La pauvre ! Elle avait à peine eu le temps de visiter un orphelinat de Sao Paulo, un asile pour sidéens mentalement retardés de Belo Horizonte, et une réserve de singes araignées près de Manaus. Mais les deux journaleux n’allaient pas pleurer : on ne refuse pas une veillée de Noël avec le président de la République.
Quittant la tiédeur tropicale de la terrasse, il regagna le grand séjour subtilement plus frais par la grâce d’une climatisation impeccablement réglée. Il prit le temps de se contempler dans un grand miroir en pied au cadre en ébène torsadé. Il se trouva une mine affreuse, les traits tirés, des poches sous les yeux et la chevelure de plus en plus grise. Sans parler de la transpiration, qui engluait sa chemise Armani et faisait luire son visage. Mais il n’y avait pas à tortiller, il lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. A part quelques initiés, personne ne savait que l’occupant de la suite présidentielle, l’homme qui avait si brillamment représenté la France au Brésil depuis deux jours n’était pas le véritable Lucas Zarkos.
*
Tout avait commencé deux ans et demi plus tôt, dans un piano-bar gay de Mykonos. La soirée était douce, et le public sympa avait gentiment applaudi son one-man show mêlant imitations, chansons de variétés et impros musicales. A l’époque, il n’était qu’Andreas Papaphiloglou, petit artiste assez médiocre courant le cacheton à travers toute la Grèce. Il se réjouissait d’avoir décroché un contrat d’un mois dans cet établissement couru de Mykonos, au cœur de la saison touristique. Il venait d’achever son numéro lorsque l’un des serveurs, une armoire à glace en short moulant ressemblant à Tom Selleck, vint lui montrer deux types installés au fond de la salle, à l’une des meilleures tables où l’on avait une vue splendide sur la baie illuminée. Des bonshommes assez quelconques, bien sapés, dans le genre décontracté mais pas trop.
-Ils t’invitent à leur table, mon mignon…
Andreas fronça les sourcils.
-Ils t’ont dit pourquoi ?
-Non, mais ils m’ont filé 50 euros pour te convaincre d’accepter !
-C’est bien louche…tu sais bien que je ne mange pas de ce pain-là.
-Je sais, je sais, soupira le serveur. Il faut de tout pour faire un monde. T’en fais pas trop, j’ai du flair pour ce genre de trucs. Je suis prêt à parier qu’ils sont tout ce qu’il y a d’hétéro, ou homo tellement refoulé que c’en est indétectable. A mon avis, c’est pour causer affaire. Ils m’ont demandé si tu parlais français. Ils ont eu l’air ravi que ce soit le cas. De toute façon, s’ils te font des misères, tu n’auras qu’à siffler…moi et Eustathios, on les foutra dehors !
Quelques minutes plus tard, Andreas sirotait un délicieux cocktail à la table des deux gars. Par une grande fenêtre façon bow-window, la rumeur joyeuse du petit port de Mykonos leur parvenait légèrement assourdie. Pétros, le pélican vedette, devait agiter ses ailes déplumées de volatile trop gras devant les cohortes de touristes débarqués de leurs navires de croisière.
-Nous sommes envoyés par le Ministère français de l’Intérieur, déclara abruptement l’un des deux types en exhibant une carte tricolore qu’Andreas eut à peine le temps de voir. Vous a-t-on déjà dit que vous ressembliez furieusement à notre patron ?
-Votre patron ?
-Oui, notre Ministre de l’Intérieur, Lucas Zarkos. Vous saviez qu’il était d’origine grecque ?
-Si vous le dites. A part sa famille et quelques passionnés de politique européenne, tout le monde l’ignore en Grèce. Maintenant que vous m’en parlez, il est vrai qu’on m’a fait cette remarque lors de mon séjour en France, il y a quelques années.
-Comment parlez-vous si bien français ?
-Par ma mère, née à Paris. J’y ai fait mes études.
-Marié ? Des enfants ?
Andreas commençait à s’impatienter.
-C’est un interrogatoire de police ? Qu’est-ce que vous me voulez, à la fin ?
Le deuxième gars regarda un moment autour de lui, histoire de s’assurer qu’aucun des occupants des tables les plus proches ne leur prêtait attention. Il se pencha vers Andreas et lâcha, le plus sérieusement du monde :
-Nous allons vous révéler le secret le mieux gardé de la Ve République. Et vous faire une offre des plus intéressantes. Mais auparavant, vous allez nous jurer de garder le silence là-dessus. Si vous ne respectez pas cet engagement, je vous promets un sort tellement affreux qua la mort serait en comparaison la plus douce des délivrances…C’est bien clair ?
Il y avait dans le regard du fonctionnaire quelque chose qui ne laissait pas la moindre place au doute. Andreas avala péniblement sa salive, puis une gorgée de cocktail :
-On ne peut plus clair. Je vous écoute, et je resterai muet comme une carpe. Promis juré…
*
C’est à la fin du mois d’août 1962, après l’attentat presque réussi du Petit-Clamart, que le général de Gaulle se laissa convaincre par ses proches conseillers de recourir à un sosie. Bien qu’agonisante, l’OAS pouvait encore représenter une menace, ou faire des émules de toute obédience pour lesquels le fondateur de la Ve République représentait une cible de choix. Le général n’était pas très chaud, mais il dut se rendre à l’évidence. Si, comme il le souhaitait, le président de la République devait être la « clé de voûte des institutions », tous les moyens envisageables méritaient d’être employés pour sa sécurité. Après tout, le Grand Charles y avait déjà eu recours pendant la guerre, tout comme Winston Churchill.
On trouva l’oiseau rare à l’automne, au moment même où une majorité de parlementaires entraient en rébellion contre le projet de réforme constitutionnelle visant à instaurer l’élection du Chef de l’Etat au suffrage universel. C’était un boutiquier de la banlieue d’Amiens, qui imitait de Gaulle à la perfection, pour la plus grande joie de sa famille et de ses amis, et lui ressemblait fortement si on n’y regardait pas de trop près. Mais la vidéo étant à l’époque nettement moins développée que de nos jours, cela ne parut guère gênant. Les services secrets firent appel à son patriotisme (un peu) et à l’appât du gain (beaucoup) pour l’inciter à changer de vie. Lui, sa femme et ses enfants disparurent du jour au lendemain pour recommencer une existence sous une autre identité, dans une autre région.
De fait, ce premier sosie présidentiel n’eut pas grand-chose à faire pendant les six années suivantes. Mais les évènements de mai 1968 lui donnèrent toute son utilité, notamment lors de la fuite impromptue du Général à Baden-Baden. Totalement déprimé, dépassé par l’agitation qui s’était emparé du pays, de Gaulle n’était plus qu’un vieillard déboussolé que son vieux camarade Massu ne parvenait pas à regonfler assez vite. Ce fut donc l’ex-boutiquier d’Amiens qui prononça le fameux discours du 30 mai, prélude à la fulgurante contre-attaque du pouvoir gaulliste. La Ve République était sauvée.
Les successeurs du Général de Gaulle poursuivirent cette pratique, sans pour autant en abuser. Pompidou n’utilisa jamais son sosie, qu’il jugeait trop médiocre. Un autre n’employa le sien que pour de brèves représentations qui lui permirent de s’esquiver de temps à autre afin de satisfaire sa passion pour la chasse, au gros gibier comme aux belles femmes. Un autre encore, trop gravement malade, se fit remplacer pendant les deux dernières années de son dernier mandat, ce que personne ne remarqua car l’original ne faisait déjà plus rien depuis longtemps.
Avec Lucas Zarkos commençait une ère nouvelle, une véritable rupture des traditions bien établies de la Ve République, et l’usage des sosies n’allait pas y échapper.
-Mais dites-moi, fit Andreas, votre patron n’est pas encore élu ! Si je ne m’abuse, il reste encore neuf mois avant les élections !
-Il ne peut PAS perdre, rétorqua superbement l’un des deux fonctionnaires. Il a pris le contrôle du parti majoritaire, il a embobiné les grands médias, une bonne partie du show-biz, et toutes les grandes fortunes du pays le soutiennent. A gauche, ils n’ont personne de crédible, et l’extrême-droite se fait siphonner ses électeurs à son profit, grâce à son discours musclé.
-Quand même…moi j’appelle ça vendre la peau de l’ours.
-Appelez ça comme vous voulez. Lucas Zarkos veut que son sosie soit fin prêt pour le jour même de sa victoire. Neuf mois, c’est le temps qu’il faut pour produire un nouveau-né…ce sera amplement suffisant pour faire de vous un autre Lucas Zarkos.
*
La nouvelle vie d’Andreas Papaphiloglou commença donc une semaine plus tard. Célibataire, sans enfant et peu de famille, il n’eut guère de difficultés à rompre les amarres de son ancienne existence. Il raconta à sa vieille mère qu’il avait décroché un job en or en France –ce qui n’était pas faux ! – et ne pourrait pas revenir souvent. Toutes les formalités expédiées en un temps record par les bons soins des services spéciaux de la Place Beauvau, il gagna Paris, puis un petit manoir isolé de Normandie où débutèrent de longs mois de mise en condition.
Il s’imprégna des mimiques et des nombreux des tics de langage de son employeur, mais aussi de pans entiers de sa vie, qu’on lui repassait en boucle par tous les supports possibles : enregistrements d’émissions politiques, de discours, albums photos, films de vacances, revues de presse, livres, etc…Il découvrit ainsi, coïncidence étonnante, que le père de Lucas Zarkos était natif de Thessalonique, tout comme le sien, et que lui-même était né le même jour que son modèle, mais un an plus tôt ! Mais lorsqu’il demanda à rencontrer physiquement Lucas Zarkos pour perfectionner son rôle, il se vit opposer un refus catégorique :
-M. Zarkos ne vous rencontrera pas. Vous aurez parfois à le croiser, si nécessaire, mais sans plus !
-Je ne comprends pas…
Son interlocuteur eut brusquement l’air gêné, et se râcla la gorge :
-Eh bien…disons que M. Zarkos attache beaucoup de prix à votre personne, mais ne veut pas trop s’attacher personnellement à vous. Dans une certaine mesure, vous êtes là pour…enfin…
-Me faire descendre à sa place ?
-Exactement !
Andreas Papaphiloglou se passa donc d’un modèle en « live », ce qui ne l’empêcha pas d’être fin prêt lors de l’élection triomphale de Zarkos au mois de mai suivant. Ses formateurs étaient enchantés :
-C’est formidable ! Vous n’imitez plus le Président : vous ÊTES le Président !
Ils ne croyaient pas si bien dire, car Andreas eut de plus en plus fréquemment à endosser le rôle présidentiel, au fur et à mesure que se dégradait la cote d’amour du nouveau Chef de l’Etat. Il découvrit ainsi que Lucas Zarkos était de loin le plus trouillard de tous les présidents de la Ve République, battant tous les records de dépenses et de personnel en matière de protection rapprochée. Il détestait prendre le moindre risque, et perdait vite son sang-froid à la moindre contrariété ou opposition inattendue. Il dérapa une première fois face à une horde de marins pêcheurs en colère, dérapage que seul un verrouillage médiatique permit d’amortir. La seconde fois, une bordée d’injures lancée à un contradicteur dans les coulisses d’une émission télévisée, fut hélas enregistrée et diffusée en boucle sur internet. Avec l’irruption de Fantômarx et ses menaces ô combien sérieuses, la paranoïa présidentielle fut à son comble. Toutes les sorties « à risques » étaient désormais laissées à Andreas.
Cette virée au Brésil était certainement la prestation la plus difficile qu’il ait eu à fournir, mais le prix en valait la peine : plus de 10 000 euros par mois, tous frais payés, avec primes de « sorties » allant de 20 000 à 50 000 euros, retraite garantie en fin de mandat du président, à hauteur de 90% du revenu d’activité, primes comprises. Evidemment, il lui fallait renoncer à toute liberté personnelle tant qu’on aurait besoin de ses services, et rester en permanence sous la tutelle des services spéciaux de l’Elysée et de l’Intérieur. Aucune sortie autorisée, sauf sous escorte et grimé de telle sorte qu’on ne puisse faire le lien entre lui et Zarkos. Il n’avait pu ainsi voir sa mère que deux fois depuis son « engagement », accompagné par une jeune femme du Ministère qu’il avait fait passer pour sa fiancée française. Sa pauvre maman avait pleuré de joie de voir enfin son grand –et vieux- fils se caser enfin.
-J’espère vivre assez vieille pour que tu me fasses le cadeau d’être grand-mère, lui déclara-t-elle, les larmes aux yeux.
-Qui sait, maman, qui sait ? répliqua-t-il en échangeant un faux regard complice avec sa fiancée, presque aussi bonne comédienne que lui.
Lorsqu’elle mourut trois mois plus tard, son chagrin n’avait d’égal que sa honte.
-Maman, ton fils est sans doute l’un des plus grands acteurs du Monde, et personne ne le sait !
*
Le soleil venait de disparaître à l’horizon lorsque ses gardes du corps annoncèrent la venue des invités. Lucas-Andreas arbora son plus chaleureux sourire Zarkosien et se précipita à leur rencontre dans le grand vestibule. Jean-Marie Fondar portait un élégant costume en lin, Mylène de Castelbougeac resplendissait littéralement dans une petit robe noire à paillettes, très ajustée sur son corps aux courbes harmonieuses. La soirée s’annonçait bien ! Le président leur passa une main dans le dos –placée assez bas en ce qui concernait la belle blonde- avant de les conduire jusqu’à la terrasse.
-Vous allez voir que la vue, là-bas, qu’est-ce qu’elle est géniale !
*
A 500 mètres plus haut, un hélicoptère noir de type « Dauphin » amélioré cerclait en mode silencieux. A son bord, le capitaine Bourrel et trois opérateurs du GASP scrutaient leurs instruments de contrôle dans une lumière verdâtre.
-On les a en visuel, transmit-il en mode crypté au QG installé dans un immeuble de bureau situé à moins d’un kilomètre. Les nouveaux traceurs fonctionnent parfaitement pour les trois cibles. Les relais fibres optiques au sol sont OK. A vous
Le commissaire Labrousse et le commandant Pourteau accusèrent réception. Ils échangèrent un regard fatigué. La souricière était prête.
-Je me demande quand même si on n’aurait pas dû mettre ce pauvre type au courant, lâcha Labrousse.
-Certainement pas, rétorqua Pourteau en lissant sa moustache. Le gars est bon comédien, mais la trouille l’aurait rendu mal à l’aise, et ces enfoirés s’en seraient aperçus.
-Et s’ils ne mordaient pas à l’hameçon ?
-C’est la meilleure et la dernière occasion qu’ils auront d’approcher le président d’aussi près. S’ils ne font rien, je me rase la moustache !
-Et moi la barbe, si tout se passe comme nous l’espérons…avec ce foutu Fantômarx, il faut s’attendre à tout !
A suivre…
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