La demi-douzaine de techniciens du GASP entassés dans le bureau climatisé commençait à trouver le temps long. Sur les nombreux écrans qui tapissaient la salle se déroulait sous tous les angles la languissante soirée du président Zarkos. Aucun des faits et gestes des trois convives ne pouvait échapper à la batterie de micro-caméras dissimulées dans toute la suite présidentielle.
Certes, les gars étaient bien payés pour foirer ainsi leur réveillon de Noël, mais quand même. Fort heureusement, la sono était aussi bonne que l’image, ce qui leur permettait de ne rien perdre des échanges du trio.
-Votre famille ne vous manque pas trop, M. le Président ? minauda Mylène de Castelbougeac.
-Oh si, bien sûr…je les tous appelés tout à l’heure, à cause du décalage horaire. Pour moi, la famille, c’est ce qu’il y a de plus sacré…et vous ? Moi, j’vais vous dire une chose…
Jean-Marie Fondar étouffa poliment un baîllement devant son assiette de langouste au curry. Il promena un regard impassible sur le décor faussement tropical de la terrasse, tout en bambous et palmiers en pots. Des torches-luminaires faisaient danser de joyeux reflets, au rythme de la musique diffusée par de discrets amplis habilement disposés. Aux airs de sambas succédaient les plus grands succès de Gilberto Gil et Chico Buarque. Pas de photographes…ils étaient vraiment seuls avec le Président, à l’exception des allées et venues des serveurs en livrée blanche que les gorilles du service de protection filtraient à l’entrée de la suite. L’air était d’une douceur merveilleuse, grâce à une brise de mer qui ventilait la touffeur tropicale et chassait les moustiques.
La suite présidentielle occupait tout l’étage supérieur de l’aile nord de l’Ipanema Palace, et aucun des immeubles voisins n’offrait de vue directe sur la terrasse et sa piscine. Les gardes français et brésiliens en poste sur le toit de l’hôtel avaient reçu l’ordre de rester le plus discret possible.
Une serveuse en mini-jupe noire et tablier de dentelle blanc vint apporter un plateau d’argent où rutilaient deux petits paquets cadeaux.
-C’est bientôt minuit, déclara Lucas Zarkos. Je voulais pas attendre le dessert pour vous faire la surprise !
-Oh, M. le Président, il ne fallait pas ! s’exclama Mylène.
L’expression agacée de son collègue fit sourire les techniciens du GASP. Ils savaient d’après leur fiche que le journaliste aurait bien aimé se taper la belle blonde, qui lui avait toujours refusé ce plaisir. La voir ainsi faire les yeux doux au Chef de l’Etat devait le mettre hors de lui !
Les emballages clinquants furent vite retirés, et les deux journalistes découvrirent l’étendue de la générosité présidentielle.
-C’est magnifique ! s’écria Mylène en exhibant une montre plaquée or.
-Oui, très beau, ajouta Jean-marie en contemplant la sienne, plaquée argent.
-Ce sont des Patek Philippe, encore plus classe que les Rolex ! Comme dit mon copain Charles Lagassa, le publicitaire, si on pas une montre comme ça à 50 ans, c’est qu’on a raté sa vie !
-Nous aurons donc réussi la nôtre, fit Jean-Marie sur un ton légèrement grinçant qui lui valut un discret froncement de sourcils de sa jolie collègue. Un reprendrez un peu de champagne, M. le Président ?
-Oh, c’est sympa, mais vous savez, moi et l’alcool…demain, je ferai mon footing sur la plage. Je compte sur vous !
-Allons, M. le Président, dit suavement Mylène, c’est Noël ! Vous pouvez vous lâcher. Vos conseillers ne sont pas là…
-Ouais, et c’est tant mieux, parce qu’ils me gonflent pas mal, vous savez ! Mais ça reste entre nous, hein ?
Au PC du GASP, tout le monde jeta un bref coup d’œil à Henri Nagant et Charles Guéhaut, les deux conseillers présidentiels présents aux côtés du commissaire Labrousse et du commandant Pourteau. Les têtes pensantes de l’Elysée affichaient une mine sinistre. Eux seuls, ainsi que les chefs du GASP, connaissaient la véritable identité de l’homme qui venait de se « lâcher » ainsi.
-S’il n’y avait que cela pour vous troubler, M. le Président, exhala la belle blonde. Vous devez vous sentir libéré, n’est-ce pas ?
Lucas Zarkos resta comme interdit, et sa pomme d’Adam fit un rapide aller-retour.
-Eh ben, la salope, murmura un technicien.
La caméra placée sous la table montra à tous les spectateurs le joli pied nu de la jeune femme, qui avait ôté ses escarpins, caressant les mollets du président. Il ne bougea pas, les yeux rivés sur le charmant visage de son invitée. Le soleil brésilien avait doré ses joues, faisant ressortir de coquines taches de rousseur. Ses yeux verts pétillaient à la lumière des torches, et le décolleté de petite robe noire apparut soudain vertigineux. Lucas Zarkos déglutit péniblement, et se racla la gorge tandis que la pression pédestre se relâchait soudain sur sa jambe droite.
-Je…je crois que je vais reprendre du champagne, M. Fondar.
Au PC du GASP, le commandant Pourteau fit retentir sa voix de stentor :
-Les gars, tout ce que vous voyez et entendez est Top-secret-Défense ! Si la moindre allusion à ceci, ou à ce qui pourrait se passer ensuite, devait filtrer dans je ne sais quel média de merde, vous regretterez d’être venus au monde !
Henri Nagant et Charles Guéhaut hochèrent vigoureusement la tête. Le second murmura quelque chose au premier, qui approuva avant de chuchoter à Labrousse :
-Notre homme n’est pas dans son état normal. Nous aimerions revoir quelque chose. Serait-il possible de revenir sur quelques images ?
L’un des techniciens fit défiler sur un écran tout le début de la soirée, jusqu’au moment où l’on offrit son premier verre au président.
-Là ! Repassez la séquence !
Alors que Mylène captait l’attention de Zarkos en lui offrant un stylo de luxe, Jean-Marie s’occupait de remplir sa flûte de champagne.
-Repassez ça ! Gros plan sur le verre et les doigts ! ordonna Labrousse. Et avancez image par image…
Ils distinguèrent un comprimé blanc, minuscule, tomber dans la flûte et se fondre dans l’amas de bulles.
-Vite, grommela Labrousse, envoyez la deuxième rasade, celle qu’il vient de servir…
Le même geste se répéta. Les quatre hommes se replièrent dans une pièce adjacente.
-Ils sont en train de le droguer ! souffla Guéhaut. Les choses se précisent.
-Parce que vous croyez toujours qu’ils vont l’enlever ? gronda Labrousse, que la fatigue rendait irritable. Je vous rappelle que d’après les renseignements fournis pas « Cana », notre indic’, il faut au moins une heure pour mener à bien le processus de transmutation, et que cela consomme autant d’énergie que l’alimentation quotidienne d’une ville de 5000 habitants. Si leur but est de remplacer Lucas Zarkos par une copie, comme vous vous obstinez à le croire, j’aimerais savoir comment ils vont s’y prendre pour l’embarquer et faire leur petite besogne sans penser que l’on puisse leur sauter sur le râble. Car c’est bien ça, le plan ? Les laisser kidnapper le « président », les pister jusqu’à leur base, et enfin s’emparer du fameux engin ?
-Oui ! s’exclama Nagant. Je sais que vous n’avez jamais approuvé ce plan ! Mais songez à l’intérêt national ! Quelle avance prendrait notre pays s’il mettait la main sur une technologie pareille ! Surtout dans le contexte de crise que nous traversons ! Et imaginez en plus que nous attrapions Fantômarx !
Labrousse inspira profondément, faisant un énorme effort sur lui-même pour ne pas s’énerver.
-Je sais, je sais…je suis certainement trop vieux jeu, trop frileux, trop tout ce qu’on voudra…
Mais tout cela me paraît franchement tarabiscoté, trop aléatoire. Même si nous ne risquons pas la vie du vrai président, nous agissons quand même en pays étranger ; pays ami, certes, mais auquel nous n’avons rien révélé de tout cela pour des raisons évidentes. Cela complique diablement les choses. Et tout ça sur la base des révélations miraculeuses de cette « Cana » !
-Tu n’y crois toujours pas, hein ? fit Pourteau en se lissant la moustache. Pourtant, comment aurait-elle su (si c’est bien « elle ») que les deux précédents « copiés », le mono de parachutisme et l’employé de Rodi, avaient disparu pendant quelques heures, deux jours avant chaque attentat, sans garder le moindre souvenir de ce qui avait pu leur arriver ? Ces infos ont été soigneusement tenues secrètes…
-Je ne crois pas à une plaisanterie, bien au contraire, rétorqua Labrousse. Mais plutôt à une intox. Cette histoire nous a fait négliger d’autres pistes, et amenés à concentrer tous nos moyens sur une hypothétique tentative d’enlèvement ici, à Rio…
Nagant commençait à s’impatienter :
-Vos états d’âmes nous emmerdent, mon cher Labrousse ! Dites-nous franchement où vous voulez en venir ! Et pourquoi Fantômarx commettrait-il la folie de nous révéler son secret ?
Labrousse toussa, regrettant de ne pas pouvoir fumer une bonne pipe. Ces messieurs les conseillers n’en supportaient pas l’odeur dans ces lieux confinés.
-Parce qu’à mon avis, il n’y a pas de secret. Ce transmuteur moléculaire n’existe pas, et ces foutus tests ADN ont été bidonnés. Ce Fondar et cette fille sont bel et bien ce qu’ils sont, mais aussi des complices de Fantômarx. Toute cette mise en scène n’avait pour but que de leur permettre d’approcher le Chef de l’Etat.
-Et de faire quoi ? s’emporta Nagant. Le tuer ? Ils ont été fouillés et sont passés sous un portique. S’ils tentent d’utiliser leurs fourchettes ou leurs couteaux, nos hommes cachés derrière les bambous les descendront immédiatement. Ce serait du suicide, ou la capture assurée. Ils n’ont aucun moyen de s’enfuir de là où ils sont.
-Justement ! Comment voulez-vous qu’ils enlèvent notre gaillard dans ces conditions ? Non, tout cela ne tient pas la route une seconde, et je ne vois plus que deux hypothèses crédibles.
Charles Guéhaut, visiblement troublé, interrompit d’un geste son collègue Nagant qui allait exploser :
-Allez-y, Labrousse…
-Eh bien, primo, Fondar et Castelbougeac sont en train d’empoisonner celui qu’ils croient être Zarkos. Un empoisonnement lent, à petite dose, grâce à je ne sais quelle toxine, comme celle utilisée contre Farida Cherki et Patrice Bouteflamme. Cela ne le tuera peut-être pas, mais le rendra complètement timbré. Le temps que le poison fasse pleinement effet, nos deux salopards pourront regagner leur hôtel et nous fausser compagnie…du moins l’espèrent-ils.
-Secundo ?
-C’est un leurre complet, et ils savent très bien que notre homme n’est pas le président. Leur mission est de nous amuser ici, pendant qu’autre chose se trame ailleurs. En France, ou…en Italie, là où se cache le vrai président, avec une protection bien moindre que celle dont bénéficie son sosie !
Guéhaut blêmit, tandis que Nagant semblait frappé par la foudre. Pourteau rompit le silence :
-A votre place, messieurs, je contacterais au plus tôt le Président. Il doit être… » il jeta un coup d’œil à sa montre « …presque trois heures du matin là-bas. Cela vaut peut-être la peine de le réveiller. Ou au moins d’appeler Barcino.
Palais Petacci, à dix kilomètres au nord de Milan.
La lune émergea des nuages aux formes dantesques, nimbant la grande demeure et le parc qui l’entourait d’une lueur bleutée, froide comme l’hiver. Le palais Petacci, vieille bâtisse du XVIe siècle, avait été offerte par Benito Mussolini à sa dernière maîtresse, à l’époque de la République de Salo. La famille Biondi, enrichie dans les affaires de l’après-guerre, l’avait rachetée pour une bouchée de pain et magnifiquement restaurée. Le parc, agrémenté d’un grand jardin à l’italienne, abritait des centaines d’essences rares, ainsi qu’un court de tennis et une piscine de 25 mètres de long. Le corps principal d’habitation était une splendide illustration du style renaissance, avec un léger excès de marbre, pilastres et statues qui donnaient à l’ensemble un côté tape à l’œil et faussement aristocratique.
De hauts murs entouraient le domaine, le long desquels patrouillaient des vigiles accompagnés de chiens (à l’intérieur), et des carabinieri (à l’extérieur). Toute la région savait que la Première dame de France était venue passer Noël auprès de sa vieille maman, qui ne se sentait plus très bien. Un lointain cousin de la vieille dame les avait rejoints en début de soirée, débarqué d’un jet privé et conduit à bord d’une limousine noire aux vitres teintées qui avait traversé à vive allure la campagne lombarde.
C’était un petit homme aux cheveux blancs et barbichu, aux yeux cachés par les larges bords d’un chapeau de feutre, qui jaillit de la voiture comme un diable de sa boîte, serré de près par deux types costauds en complets bleu marine et grimpa quatre à quatre l’escalier d’honneur pour rejoindre les autres invités, étonnamment peu nombreux compte tenu des circonstances.
Quelques heures plus tard, débarrassé de ses postiches, le petit homme dormait dans un grand lit à baldaquin, au troisième étage de l’aile sud du palais, en compagnie de Carola Biondi-Zarkos, qui n’était autre que son épouse. Tout était calme, hormis les inévitables craquements qui animent les vieilles demeures lorsque les ténèbres s’installent.
Lucas Zarkos avait eu du mal à s’endormir. Le réveillon clandestin avait été lugubre, et sa belle-mère, une veuve grande et sèche, n’avait pas hésité à montrer sa mauvaise humeur d’être ainsi instrumentalisée au nom de la raison d’Etat. Elle en voulait particulièrement à son gendre de l’avoir obligée à annuler son séjour en Suisse, et de la contraindre à s’enfermer ainsi dans cette propriété qu’elle n’avait jamais porté dans son cœur. La poignée des autres invités n’étaient que des figurants payés par une agence d’intérim, suffisamment cher pour ne pas poser trop de questions. Ils avaient décampé aussitôt après le buffet dînatoire, peu avant onze heures. Mme Biondi n’avait même pas pu recevoir ses deux autres enfants, qui n’étaient pas dans le « secret le mieux gardé de la Ve République ».
-J’espère que vous n’avez pas beaucoup d’autres secrets du même genre dans vos placards, avait-elle grincé.
L’un des trois téléphones portables dernier cri posés sur la table de nuit arracha Lucas Zarkos aux bras de Morphée. L’esprit confus, il farfouilla dans le noir, en fit tomber un, en décrocha un autre, avant de s’apercevoir que c’était le troisième qui vrombissait, son écran digital clignotant désespérément. Le réveil digital affichait 2h 55.
-Barcino ? On vous a dit quelle heure il était ?...Quoi, Labrousse ?...Je me fous de ses doutes ! Ils sont au chaud, là-bas, qu’ils en profitent…il y a un plan, ils étaient d’accord, qu’ils l’appliquent…je suis très bien protégé ici, merci…fichez-moi la paix, et ne me rappelez que s’il y a vraiment du nouveau…ouais, salut !
Il éteignit rageusement son appareil, et se renfonça sous la couette. Il faisait un froid de canard dans ce foutu « palazzio ». Dire qu’il pourrait être en train de faire la fête à Rio, avec tous ses potes et son petit dernier, que son ex-épouse avait accepté de lui confier pour les congés de fin d’année…ce salaud de Fantômarx lui pourrissait vraiment l’existence !
-Que se passe-t-il, mon chéri ? chuchota suavement sa femme en se blottissant contre lui.
Elle portait une nuisette en soie, et frottait son corps mince son celui, plus trapu, de son présidentiel époux en pyjama décoré de têtes de Mickey. Carola lui caressa doucement les cheveux, qu’il avait épais et légèrement bouclés. Cela l’apaisa peu à peu.
-C’est rien, Carolina, c’est rien…c’était ce crétin de Barcino. L’équipe du GASP en poste à Rio a des doutes sur le plan que nous avons adopté. Labrousse estime que Fantômarx pourrait frapper ailleurs…ici, par exemple.
Carola éclata d’un rire cristallin, et sa fine chevelure vint chatouiller le visage soucieux de son mari.
-Mais comment pourrait-il savoir où nous sommes ? Et puis, il y a au moins cent flics et vigiles qui patrouillent dans les environs…sans compter tes deux gorilles qui campent au bout du couloir ; les volets sont fermés, il y a le système d’alarme…
-C’est bien ce que je lui ai dit, à ce con…Mais il m’a mis le doute. Je me demande si notre plan, enfin, mon plan, va vraiment fonctionner…
-Tu le sauras bientôt, mon chéri. En attendant, laisse-toi un peu aller…
Elle remua encore contre lui, et se mit à lui mordiller l’oreille gauche tout en glissant une main fine vers son entrejambe. En temps normal, il aurait réagi aussitôt, mais il n’était vraiment pas en forme. Carola insista pourtant, et il sentit une petite douleur derrière l’oreille. Pas une morsure. Une piqûre, plutôt.
Zarkos sursauta, et retomba aussitôt sur son oreiller, pris d’un brutal engourdissement. Il voulut dire quelque chose, mais sa bouche s’entrouvrit sans qu’il puisse prononcer un mot.
Carola s’était redressée, et se tenait légèrement penchée sur lui. La faible lueur des portables et du réveil permettait de distinguer le triangle pâle de son visage aux pommettes saillantes. Ses yeux de chat n’étaient plus que deux fentes légèrement brillantes. Elle se tenait en appui sur un coude, et continuait à lui masser le pénis à travers l’épais tissu du pyjama.
-C’est bien mou ce soir, mon chéri…cela me rappelle ce que je t’ai chanté sur le CD que tu as trouvé dans ton bureau, il y a quelques temps, tu t’en souviens ? Tu pensais que c’était une imitation, déposée dans ton tiroir par un complice de Fantômarx. Il ne t’est jamais venu à l’esprit que j’aurais pu faire moi-même l’échange ?
Avec horreur, Lucas Zarkos se rendit compte de sa complète paralysie. Il pouvait encore cligner des paupières, mais il lui était impossible de remuer le petit doigt.
-J’aimerais tant allumer la lumière pour lire dans tes yeux, murmura sa femme d’une voix toujours suave, d’autant plus cruelle. Mais je ne veux pas attirer l’attention de tes gardes du corps. Dans quelques minutes, ton cœur va gentiment s’arrêter. La toxine que je t’ai injectée imite à merveille, dans ses effets, une crise cardiaque tout ce qu’il y a de plus naturelle. Elle sera éliminée par ton organisme avant l’autopsie. Demain, je serai la plus célèbre des veuves éplorées !
Elle cessa brusquement ses caresses, et se tourna de son côté, le laissant face aux ténèbres. Elle jouait avec la bague dont le chaton dissimulait une minuscule seringue rétractable.
-Tu aurais dû écouter les avertissements que Fantômarx t’a envoyés, mon chéri. Mais tu n’écoutes jamais personne. Tant pis pour toi. Mais avant que tout s’arrête, je veux que tu saches une chose : je n’ai jamais pris de plaisir avec toi…jamais.
A suivre…